top of page

Enfants malades et méthodologies adaptées

Professeur : Monsieur Robaey

Dans le cadre du cours d' « Enfants malades et méthodologies adaptées », j'ai interviewé deux enseignantes qui travaillent à l'école à l'hôpital et j'ai fait un retour sur les différentes visites proposées par Monsieur Robaey. 

​

​

Voici l'interview et le retour des visites en PDF 

​

​

​

​

L'interview

Enseignante X : Professeur de Sciences dans le secondaire.

Enseignante Y : Institutrice primaire.    

​

1. Pourquoi avoir choisi l’enseignement en milieu hospitalier ? Avez-vous toujours travaillé dans ce milieu-là ?

Enseignante X : J’ai travaillé 15 ans dans l’enseignement ordinaire mais j’avais besoin de me détacher de tout ce qui était certificatif. En effet, je voulais pouvoir travailler les apprentissages pour ce qu’ils sont vraiment et non pour leur certification.
 

Enseignante Y : J’ai toujours rêvé de travailler en type 5. En effet, cet enseignement met l’enfant et ses compétences en avant plan, sans cette obligation de devoir suivre les programmes présents dans l’ordinaire.  

 

​

2. Aviez-vous des appréhensions avant de travailler dans ce milieu ? Si oui, lesquelles ?
Enseignante X : J’avais une appréhension au début. Je ne savais pas comment j’allais pouvoir gérer la douleur des enfants.       


Enseignante Y : Non je n’avais aucune appréhension.   

 

​

3. Quelles sont les différences entre l’enseignement en milieu hospitalier et l’enseignement en milieu ordinaire ?

Enseignante X :

  • Travailler en équipe pluridisciplinaire (psychologues, médecins, etc.).

  • Travail en binôme d’enseignants.

  • Il n’y a pas de certification au niveau des apprentissages.

  • Une possibilité de travailler davantage sur le renforcement positif.

  • Utilisation de la pédagogie du détour.

 

Enseignante Y :           

  • Le fait que le type 5 ne soit pas certificatif permet à l’enseignant de partir des compétences de l’enfant, de là où il en est pour l’amener encore plus loin. Nous n’avons pas la pression des programmes contrairement à l’enseignement en milieu ordinaire. Cela favorise la créativité, notamment, dans les activités proposées.   

  • Il y a un travail pluridisciplinaire qui est super enrichissant.

 

 

4. Quels sont les aspects positifs d’un enseignement en milieu hospitalier ?
Enseignante X :           

  • Travail en équipe pluridisciplinaire : cela permet d’avoir des regards croisés sur le jeune.

  • Travail en binôme d’enseignants : c’est plus riche que de travailler individuellement.

 

Enseignante Y :           

  • Moins de pression liée aux programmes, aux socles, etc.

  • Travail pluridisciplinaire important.             

  • Le côté humain est mis en avant : on respecte l’enfant avant de le voir juste comme un apprenant.

 

 

5. Quels sont les aspects négatifs d’un enseignement en milieu hospitalier ?
Enseignante X : Le fait de devoir composer avec la douleur des enfants et/ou leur contexte socio-économique.

 

Enseignante Y : Parfois, c’est frustrant de voir un enfant dirigé vers un centre de jour alors que nous espérions autre chose pour lui. C’est difficile de lâcher les attentes que l’on aurait pu avoir pour un enfant.      

 

6. Au niveau émotionnel, comment gérez-vous le quotidien avec les enfants hospitalisés ?
Enseignante X : Au niveau émotionnel, j’arrive à gérer mais j’ai besoin d’échanger avec mes collègues sur les problématiques rencontrées.         
 

Enseignante Y : Il faut garder une certaine distance face aux différentes situations rencontrées.
 

 

7. Comment se déroulent les apprentissages au sein de l’école Escale à l’hôpital Saint-Pierre (Ottignies) ?
Enseignante X : Il y a beaucoup de raccrochages scolaires et l’enseignement est réalisé de manière différenciée et individualisée.

 

Enseignante Y : Au ponceau, en pédopsychiatrie, chaque semaine un nouveau thème est découvert. Les activités proposées sont articulées autour de celui-ci.
 

 

8. Comment se passe une journée type ? Les enfants ont-ils cours toute la journée ?

Enseignante X :           
De 9h à 12h --> des cours sont organisés par discipline : maths, sciences, histoire/géo, français et langues modernes.              
De 13h30 à 15h30 --> ateliers : cuisine, scientifique, artistique, intelligences multiples, etc.

Il n’y pas cours le mercredi après-midi.         
Le vendredi après-midi est prévu pour les réunions d’équipe afin qu’un travail collaboratif puisse être effectué.       

 

Enseignante Y : Au ponceau, les enfants ont cours toute la journée sauf s’il y a un aménagement spécifique au niveau de l’horaire. Cela se fait au cas par cas. Par exemple, un jeune peut être autorisé à venir uniquement les matinées. Cette décision est souvent pluridisciplinaire et soutenue par les médecins qui l’entourent.

 

9. Quels sont les conseils que vous pourriez donner à des enseignants/des orthopédagogues qui souhaitent travailler en milieu hospitalier ?

Enseignante X : C’est une expérience très riche humainement même si ce n’est pas toujours évident émotionnellement. Il faut donc pouvoir se détacher de situations qui nous affectent.

 

Enseignante Y : Il faut bien se rendre compte qu’enseigner en type 5 ne signifie pas spécialement enseigner au chevet d’un petit enfant malade. La partie pédopsychiatrie prend une place de plus en plus importante. C’est une réalité à ne pas négliger en postulant dans ce type d’enseignement.        

 

​

​

Le retour sur les visites

8 novembre 2019 : Visite à l’école Léopold Mottet à Liège
Cette école est installée dans différents hôpitaux et centres de jours. Elle organise des activités pour les enfants de 2,5 à 21 ans. Ceux-ci doivent être inscrits dans une école. « La prise en charge des élèves malades peut se faire à l’hôpital (hospitalisation ou hôpital de jour), à la maison (convalescence) et/ou au siège de l’école (SSAS - Structure Scolaire Aide à la Socialisation). »

​

Cette visite a été très particulière par rapport aux autres mais très enrichissante également. En effet, lorsque nous sommes arrivées devant ce bâtiment, qui ne ressemblait pas du tout à un hôpital, j’étais surprise et je me posais beaucoup de questions. La directrice nous a reçues dans son bureau et nous avons discuté longtemps avec elle. Son dévouement et son expérience de vie m’ont passionnée. Elle nous a expliqué la structure dans laquelle nous étions qui était la SASS (Structure Scolaire d'Aide à la socialisation). Celle-ci « accueille des élèves en décrochage scolaire pour raisons médicales ». Par le biais d’ateliers, elle va essayer de redonner l’envie aux jeunes d’aller à l’école. Je trouve cela intéressant car c’est une institution différente de celles que l’on pourrait rencontrer en école à l’hôpital. Les enfants sont pris en considération, sont appréciés à leur juste valeur et avec leurs propres compétences et c’est cela que j’ai décidé de retenir de cette visite.

 

​

15 novembre 2019 : Visite de l’école à l’hôpital de Jolimont
L’école l’Amarelle se situe au sein du service pédiatrique de l’hôpital de Jolimont. Ce couloir est composé de 24 lits et une salle de classe qui permet l’école à l’hôpital. Les enfants pris en charge ont entre 2,5 et 15 ans. Ils sont libres de participer aux activités ou non. Parfois, les institutrices peuvent aller dans les chambres lorsque certains enfants sont incapables de se déplacer ou ne peuvent pas par mesure de sécurité. Souvent, un travail individuel est réalisé pour les jeunes.  Avant la fin de la classe, les enseignantes essayent de travailler sur quelque chose de collectif pour rassembler les élèves (jeux de société, etc.). L’objectif est de « favoriser les liens entre les enfants » et de leur offrir un climat sécurisant. C’est également « un lieu d’écoute et d’échanges dans le respect de chacun ».                                           

​

Nous avons été reçues par les deux enseignantes dans la classe de l’école à l’hôpital. Elles ont commencé par nous expliquer la création de l’école, comment la classe à l’hôpital se déroule, les activités que l’on peut y faire, comment s’organise une journée type, etc. L’échange a été enrichissant, nous avons posé nos questions et elles y ont répondu. Il faut prendre conscience que cette classe est avant tout un lieu chaleureux où les élèves se retrouvent, ils ont envie d’apprendre et de sortir de leur chambre. Ce n’est pas une obligation ni un lieu où ils vont être angoissés. Cependant, en tant qu’enseignante, il faut savoir laisser l’aspect émotionnel sur le côté même si c’est quelque chose de très difficile.

​

C’est très impressionnant de voir qu’une des enseignantes est partie de rien pour créer cette école à l’hôpital. Elle nous donne envie d’entreprendre des choses et de ne jamais baisser les bras.
 

​

23 novembre 2019 : Salon de l’Education à Bruxelles
Pour un des cours de l’option « Enfants malades et méthodologies adaptés », M. Robaey nous a suggéré d’assister à la conférence « Elèves malades, accidentés ou à l’arrêt scolaire pour une raison d’ordre psychique/psychiatrique : droit à la poursuite de leur scolarité ? » dont il était lui-même intervenant. Celle-ci a apporté un complément avec ce que nous avions déjà vu au cours et lors des autres visites. Je l’ai trouvée très explicative. En effet, je retiendrai de cette conférence, le fait que la prise en charge est à la fois individuelle et collective. De plus, pour que celle-ci soit efficace, il est indispensable que l’école à l’hôpital soit toujours en lien avec l’école d’origine.

 

​

9 janvier 2020 : Visite de l’école à l’hôpital Erasme – Cliniques universitaires de Bruxelles + visite de l’école Escale asbl à
Woluwe-Saint-Lambert

La journée s’est déroulée en deux parties.  
Dans un premier temps, à l’école à l’hôpital Erasme, nous avons eu l’occasion de rencontrer les enseignantes du secondaire et une enseignante qui travaille aussi bien dans la section de maternelle que celle du primaire.       
Au niveau du secondaire, les enseignants travaillent de manière individuelle avec les adolescents. Parfois, le cours de dessin peut se donner à plusieurs (2-3 adolescents). Elles sont là pour l’aspect pédagogique et n’interviennent pas dans l’hospitalisation des jeunes. C’est l’assistante sociale qui prend contact avec la famille.
Au niveau du maternel et du primaire, l’enseignante travaille principalement en chambre et donc de manière individuelle avec les enfants. Il y a également une petite salle où ils se retrouvent parfois ensemble. Les parents sont admis dans celle-ci. Ici, c’est l’enseignante qui maintien le contact avec l’école d’origine.

​

Ce que je retiens de cette visite, c’est que pour travailler dans une école à l’hôpital, c’est qu’il faut être sensible à la différence.

 

Dans un deuxième temps, nous nous sommes rendues à Woluwe-Saint-Lambert. Là, se trouvent différents sites de l’école Escale : le C.Th.A., l’Entreliens et l’Entredeux. Voici les explications de ces différents sites :

​

L’entredeux : il accueille, pour une pathologie somatique ou une difficulté d’ordre psychologique, des élèves en traitement ou convalescents sous certificat médical, âgés de 5 à 18 ans et sollicitant un suivi scolaire (service non résidentiel).

 

L’entreliens : il accueille des jeunes entre 13 et 21 ans du niveau secondaire à l’arrêt accompagnés au niveau psychothérapeutique sous certificat médical (service non résidentiel).

 

Le C.Th.A. : Le Centre Thérapeutique pour Adolescentes s’adresse à des jeunes entre 14 et 21 ans - à l’arrêt - hospitalisés pour une durée de 6 à 9 mois (service résidentiel).

 

J’ai beaucoup aimé les échanges avec l’intervenant, c’était très enrichissant. Nous avons été intégrées au sein des différents sites de l’école Escale, même si ce n’était pas très long, c’était suffisant pour comprendre la fonction de ceux-ci et ce qu’ils mettaient en place pour les jeunes présents dans les centres. Je trouve que cette visite clôture bien l’option et qu’il faut garder cet aspect d’intégration qui n’est pas présent lors des autres rencontres.

​

​

​

​

​

bottom of page