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Aspects cliniques de la prise en charge de l'enfant à la personne vieillissante

Professeur : Monsieur Verda

Dans le cadre du cours d'« Aspects cliniques de la prise en charge de l'enfant à la personne vieillissante »,il nous a été demandé de réaliser un travail sur une pathologie et d'en faire une recherche approfondie. 

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Voici le travail en PDF

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1. Pourquoi avoir choisi de travailler sur la maladie d’Alzheimer ?

J’ai choisi de travailler la maladie d’Alzheimer car elle me touche beaucoup. Premièrement, ma grand-mère est atteinte de cette maladie, elle se répète énormément, elle s’invente des histoires et pour l’instant elle reconnait encore les membres de sa famille. Mais personne ne sait comment cela va évoluer. C’est pourquoi, j’ai voulu en apprendre davantage et me renseigner sur celle-ci pour comprendre pourquoi ma grand-mère se comporte ainsi. Cette maladie ne nous concerne pas tellement à notre âge, mais pour plus tard, c’est bien d’en savoir un peu plus. C’est une maladie dont j’ai beaucoup entendu parler sans vraiment savoir ce qu’elle était réellement. Je n’ai qu’une notion très vague de ce qu’elle est, perte de mémoire, mais jusqu’à quel point et surtout pourquoi ? D’autres symptômes ? C’est cela que j’ai voulu découvrir.

2. Définition

La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus fréquente chez les personnes vieillissantes. Elle se définit comme étant une destruction des neurones et un changement négatif et progressif de leur fonctionnement.


Comment la maladie d’Alzheimer se caractérise-t-elle ? 

  • « Apparition de petites plaques dans le cerveau. »
    C’est-à-dire, qu’entre les neurones, on peut apercevoir une accumulation de protéine (bêta-amyloïde). « Cette protéine est en réalité un déchet qui est toxique pour les cellules nerveuses. » Les patients qui souffrent de la maladie d’Alzheimer développent favorablement cette protéine ou, à l’inverse, ne la détruisent pas correctement par le sang. Il n’y a pas de juste milieu. « Elle s’accumule et forme des plaques dites « séniles » ». Celles-ci empêchent les neurones de fonctionner normalement et finissent par les faire mourir.   

  • « Apparition d’enchevêtrements dans le cerveau. » Ceux-ci constitués d’un agglutinement de protéines tau (appelé « dégénérescence neurofibrillaire »). Ces protéines permettent de transporter des substances (nutriments et substances messagères) dans les neurones. S’il y a trop d’enchevêtrements dans une cellule, cela a un impact sur le transport des molécules dans celle-ci et entraîne sa mort.

  • « Déficit en acétylcholine (un neurotransmetteur) et excès de glutamate (un autre neurotransmetteur) qui perturbent la communication entre les cellules nerveuses. »
     

--> Beaucoup d’autres fonctions influencent probablement cette maladie mais nous ne connaissons pas encore les causes et les conséquences. L’impact de celles-ci diffère d’un patient à un autre.

3. Progression

Un patient atteint de la maladie d’Alzheimer passe par 3 stades différents :
 

Stade précoce
Le patient a des oublis fréquents mais ses proches ne s’en rendent pas compte.
« Il a une légère perte de la mémoire. Il lui arrive d’oublier des éléments importants comme son adresse. Lorsque les troubles sont observés par la famille, le diagnostic pourra être posé par un spécialiste. Petit à petit, le patient développe une diminution de sa capacité à voyager, à compter et à se rappeler de faits courants. »

Stade intermédiaire 
Le patient doit être accompagné quotidiennement. « Il a besoin d’aide pour les choix de ses vêtements, des orientations dans le temps et l’espace. Il a également besoin de supervision pour manger et faire sa toilette (incontinence). Les rapports avec les autres personnes deviennent de plus en plus compliqués. »     

Stade avancé 
Le patient perd toute son autonomie. Il a de grosses difficultés à reconnaître les objets et les personnes de son environnement. « On remarque une altération marquée du discours et une raideur au niveau de la motricité. »

4. Causes

A l’heure actuelle, la vraie cause de la maladie d’Alzheimer est encore inconnue. Son origine peut être due à plusieurs facteurs. Plusieurs théories sont possibles :
 

  • Ce sont les plaques de bêta-amyloïde qui entravent le processus

  • Les cellules cérébrales sont dégradées à cause des plaques

  • Les vaisseaux sanguins engendrent un manque d’oxygène qui provoque des lésions cérébrales

  • L’existence du gène apoE4 augmente le risque de développer l’Alzheimer

  • Relation avec l’hypertension artérielle : elle peut conduire à la maladie d’Alzheimer

  • Autres : certains anti-inflammatoires, les œstrogènes, l’activité physique, etc.

5. Symptômes

« Les 10 symptômes d’alerte : oubli des dates et des jours, idées interprétatives, difficulté à accomplir des tâches quotidiennes, désorientation dans l’espace, jugement affaibli, difficulté à traiter les questions abstraites, objets égarés, modification de la personnalité, changement d’humeur et de comportement, négation du problème ou d’un fait. »

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Plus précisément en fonction de différents aspects

  • « Fonctions cognitives atteintes : mémoire, langage, capacité à réaliser des tâches complexes, etc. » 

  • Troubles de la mémoire : oublis banals fréquents par rapport à des faits quotidiens (Ex : numéros de téléphone, prénoms, fermer le robinet, où se trouvent les clés, des rendez-vous, etc.). « La personne atteinte peut également poser plusieurs fois la même question car elle a des difficultés à mémoriser de nouvelles informations. » 

  • « Troubles de l’orientation temporelle : confusion des jours et des dates, difficulté à se situer dans le temps.

  • Troubles de l’orientation spatiale : Certaines personnes atteintes peuvent se tromper de chemins. Difficulté à retrouver le domicile, à se repérer dans des lieux
    familiaux. »

  • Troubles du langage : perte de certains mots connus, utilisation des mots dans un contexte inadéquat, fin de phrases oubliée.

  • Troubles des gestes complexes : difficulté à manipuler certains objets, à lacer ses chaussures, à s’habiller, etc.

  • Troubles intellectuels : difficulté à réaliser des tâches complexes, à reconnaître des objets.

  • « Troubles du comportement : la personne a des changements d’humeur, elle change de personnalité, elle peut également avoir des troubles du sommeil. »

6. Diagnostic

C’est difficile de poser un diagnostic car la plupart du temps la maladie d’Alzheimer est prise en charge trop tard. D’autre part, les examens sanguins ne permettent pas de diagnostiquer cette maladie. « La dégradation des fonctions intellectuelles est commune à tous les patients. Le médecin peut demander un examen physique et neuropsychologique. Le test neuropsychologique (MMSE) permet d’évaluer les fonctions cognitives du patient. » 
On peut aussi faire appel à un psychologue spécialisé en neuropsychologie qui réalisera une autre série de tests.    

 

7. Traitements

A ce jour, il n’existe pas de traitement pour cette maladie. Nous n’en guérissons pas. Cependant, certains médicaments peuvent avoir un effet sur l’évolution de la maladie et la ralentir ce qui donne aux patients une meilleure qualité de vie et prolonge aussi leur autonomie.

8. Conséquences

  • ​La mémoire est abîmée

  • Les gestes quotidiens sont difficiles

  • On constate un affaiblissement au niveau des fonctions intellectuelles : capacité de jugement, de langage, etc.             
    --> affaiblissement général du patient

  • Trouble de la déglutition

9. Prévalence

« Elle touche environ 85 000 personnes en Belgique. Cette maladie touche plus les femmes que les hommes suite aux œstrogènes.
Entre 60 et 74 ans = 1% de la population atteinte
Entre 75 et 84 ans = 7% de la population atteinte
Pour les 85 ans et + = 25% de la population atteinte »

10. Moi, en tant qu’orthopédagogue ?

En tant qu’orthopédagogue, il est possible d’agir sur différents axes lorsque nous sommes confrontés à un individu atteint de la maladie d’Alzheimer. En effet, celui-ci peut mettre en place différents outils/activités qui aideront le patient à travailler certaines dimensions (comme la mémoire, l’orientation, le langage, etc.) mais il peut également être un soutien qui va l’accompagner dans sa vie quotidienne.     

Aider le patient à travailler sa mémoire (et également le langage)           
Grâce à certaines activités, il peut stimuler, entraîner et renforcer sa mémoire.
Par exemple : lui montrer des photos d’objets et lui demander ce que c’est, il doit les nommer. On peut aussi lui demander de parler de lui, de raconter une partie de sa vie. Faire des exercices de lecture peut lui être favorable également. Ceci entraînera également un travail au niveau du langage qui peut être problématique pour certaines personnes atteintes de la maladie (ralentissement du débit de parole, phrases non terminées ou incompréhensibles, etc.).

Mettre en place des activités entre le patient et ses proches       
En effet, souvent les proches d’un patient atteint de la maladie d’Alzheimer souffrent tout autant que lui et se retrouvent démunis face à celle-ci. La famille de l’individu devra passer par plusieurs stades avant d’accepter la maladie. Il est important de mettre en place des activités avec le patient et les proches afin de maintenir leurs liens familiaux et sociaux.

Au niveau social (en institut donc en collectif)       
Organiser des jeux collectifs comme par exemple le UNO ou même des activités créatives qui permettront aux patients de garder le lien social et de communiquer avec les autres.  

   

Structurer la vie du patient  
Petit à petit, le patient va perdre sa mémoire et ses repères. Il est important de mettre des choses en place qui lui permettront de les garder ou de s’en créer des nouveaux. L’individu a besoin que les actions soient identiques et répétées plusieurs fois afin de pouvoir les structurer au mieux au niveau de sa mémoire. Par exemple : mettre sa brosse à dent dans son gobelet sur l’évier, ranger correctement ses vêtements à une place précise dans l’armoire, les déposer sur le lit dans l’ordre d’habillage lorsqu’il doit s’habiller, etc.

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Au niveau de l’adaptation de l’environnement, ce qui peut être un aspect pris en charge par l’orthopédagogue, il y a une structure à adopter pour que le patient se sente à l’aise. Il est important que son endroit de vie lui soit adapté. En effet, il faut prendre en compte les différents facteurs qui pourraient être liés à l’état de santé de la personne comme par exemple les troubles de la vue, les troubles de la marche, les traitements, etc. de façon à ce qu’ils vivent dans des conditions adéquates. Il faut donc veiller à ce que les pièces soient rangées et qu’il n’y ait pas d’objets encombrants ou inutiles (des meubles, un tapis, etc.).

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L’orthopédagogue peut également créer avec le patient un petit carnet dans lequel il peut noter les choses importantes à ne pas oublier : des numéros de téléphone, des adresses, etc. C’est un aspect qui lui servira de repère et qui l’aidera également à se structurer.

Création d’un Snoezelen       
« Ce concept a été créé aux Pays-Bas dans les années 1970. Il s’agit d’une méthode qui utilise la stimulation des cinq sens de la personne pour construire une relation sécurisante mais aussi pour diminuer les tensions et l’anxiété ressenties par les patients : lumières colorées (vue), diffuseurs d’odeurs (odorat), objets texturés (toucher), musique (ouïe), aliments et boissons (goût). »       
Cette pratique permet également une diminution des comportements agressifs. De plus, ces espaces snoezelen favorisent et améliorent la prise en charge de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. C’est aussi un moyen d’expression pour les individus qui ne sont plus capables de s’exprimer oralement en rétablissant un lien grâce aux émotions. 
C’est pourquoi, l’orthopédagogue peut mettre en place cette méthode snoezelen. Pour cela, le mieux est d’aménager une pièce qui sera entièrement prévue à cet effet (dans un centre de repos, un centre de jour, une maison de retraite, etc.) afin de la garder à disposition pour les personnes qui en ont besoin. Au sein de celle-ci, les activités réalisées viseront à explorer des sensations ou permettront à la personne de se relaxer et/ou de se détendre.
Elles influenceront donc bénéfiquement son quotidien.    
L’orthopédagogue va pouvoir accompagner l’individu en fonction de ses besoins et surtout à son rythme. Grâce à cette pratique, il va aussi amener un cadre sécurisant pour le patient et pouvoir l’observer, si c’est nécessaire, dans un contexte différent en identifiant certains de ses comportements (comme ses forces, ses faiblesses, ses réactions, etc.).

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Monographie

  • Ammar, C., Viailly, F. & Michel, B. (2015). Bien vivre auprès d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer : outils et réflexions éthiques à l’usage des familles et des soignants. Louvain-la-Neuve. Editions : De Boeck Supérieur s.a.

  • Delon, B., Lamblard, C., Tenza, M. & Vidal, L. (2013). Défaillances organiques et processus dégénératifs : Unité d’enseignement 2.7. (p. 108-123). Paris. Editions : Vuibert.

  • Dom, G. (2015). Alzheimer et autres formes de démence – Guide pour les malades et leurs proches. (p. 64-71, 88-90). Belgique. Editions : Test-Achats.

  • Etienne, G. (2012). Comprendre et traiter la maladie d’Alzheimer. Bruxelles. Editions : Vivio.

  • Vanderheyden, J.-É. & Kennes, B. (2017). Démence et perte cognitive : prise en charge du patient et de sa famille. Louvain-la-Neuve. Editions : De Boeck Supérieur s.a.

 

Notes de cours

  • Verda, D. (2019-2020). Aspects cliniques de la prise en charge de l’enfant à la personne vieillissante : l’Alzheimer. Document non publié. HE2B, Bruxelles.
     

Sites internet

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